Le bureau bruxellois de Twitter a fermé la semaine du 21 novembre dernier, suite à la démission des deux derniers employés en charge de la politique numérique de Twitter en Europe. Le Parlement Européen craint une menace contre l’application du code de bonnes pratiques de l’Union Européenne contre la désinformation.

Il y a quelques semaines, le monde apprenait la reprise de Twitter par l’américain Elon Musk pour 44 milliards de dollars. (syntaxe) Cette procédure d’achat mouvementée s’est accompagnée d’une vague de licenciements de cadres supérieurs et plus largement, d’une grande partie de l’effectif salariale. Elle a également eu pour conséquence une déstructuration des structures internes de l’entreprise dont la disparition de nombreux départements comme ceux de la communication, de la curation de contenu ou encore de la politique publique. Autrement dit, les différents pôles chargés de gérer les contenus publiés sur twitter ont été dissous.
5 000 autres salariés ont choisi de renoncer à leur poste suite au rachat de la plateforme. Vendredi 25 novembre, nous avons appris la démission des deux derniers salariés en charge de la politique numérique de Twitter en Europe. Les deux derniers avant la fermeture complète du bureau de Bruxelles. Ces départs font suite à l’ultimatum lancé par Elon Musk pour que ses employés travaillent de longues heures à haute intensité, dans le but d’assurer le succès de Twitter. Entrée en vigueur de la réglementation européenne face au GAFAM Cette fermeture intervient à un moment crucial alors que la réglementation européenne des technologies entre en vigueur. En effet, la législation sur les services numériques votée par les instances européennes en début d’année, est entrée en vigueur ce mois de novembre. Elle impose aux GAFAM et autres réseaux sociaux, de lutter contre les contenus haineux et illégaux ainsi que la gestion convenable des données personnelles des utilisateurs.
Selon Euractiv « Afin de savoir si les licenciements peuvent entraîner des problèmes de conformité pour la plateforme en Europe, il faudra observer la manière dont Twitter applique le code de bonnes pratiques de l’UE contre la désinformation. Cet ensemble de mesures volontaires préfigure essentiellement le DSA (Digital services acts) et Twitter en est l’un des principaux signataires. »
C’est maintenant à la Commission européenne d’examiner si la mise en œuvre du code peut contribuer au respect de l’accord sur la sécurité des contenus. L’exécutif européen décidera alors si cet accord doit être revu et réetudier pour l’adapter convenablement au code de bonnes pratiques de l’UE contre la désinformation, notamment sur le web.
Mélyane Profillet