Un oeil sur l'UE

Les congés menstruels : un nouveau dispositif bientôt en France ?

Depuis quelques années, la question d’instaurer des congés menstruels pour les femmes dans le monde du travail a émergé. Certains pays en Europe et dans le monde ont déjà mis en place ces congés depuis plus ou moins longtemps. Ce dispositif commence à voir le jour en France. Mais en quoi cela consiste concrètement ?

La situation actuelle dans le monde

Dans le monde, c’est au Japon où cette mesure est mise en place depuis un certain temps. Depuis 1947, une femme peut ne pas venir travailler si elle le demande, mais en général les congés ne sont pas payés. Il y a aussi la Corée du Sud : les employées sont autorisées à prendre 1 jour par mois de congé menstruel, mais qui n’est pas payé. De plus, les entreprises s’exposent à des amendes si cette loi n’est pas respectée.

Concernant l’Europe, l’Espagne est le premier pays à avoir déjà mis en place les congés menstruels. Les députés espagnols ont mis en place cette loi en février 2023. Ainsi, l’endométriose est reconnue comme une “situation spéciale d’incapacité temporaire”. 

Et en France ?

Actuellement, le dispositif est encore à l’essai. Par exemple, Poitiers met en place, à partir du 1ᵉʳ janvier 2025, le congé menstruel pour ses 2000 agentes. Il suffit d’un certificat médical pour que les employées puissent prendre un à deux jours de congés menstruels chaque mois, en cas de règles douloureuses, voire d’endométriose.

Autre cas à la mairie de Saint-Ouen en mars 2023. Cela implique 2 jours de congés par mois sans devoir poser d’arrêt-maladie.

Dans les universités, aussi, les congés menstruels sont à l’essai. À l’Université Clermont-Auvergne, les étudiantes peuvent poser des jours de congé si nécessaire.

Un article de MSN cite un sondage de l’Ifop : “Quelque 68% des Françaises seraient favorables à la création de ce droit, un chiffre qui atteint 78% chez les 15 -19 ans, selon un sondage Ifop réalisé en mars 2021 auprès de 1009 femmes âgées de 15 à 49 ans.”

Une avancée pour les femmes 

L’accès à ces congés permet aux femmes qui ont des règles douloureuses ou de l’endométriose de s’adapter sans forcément utiliser de congés ou perdre un jour de salaire. Cela permettrait notamment une avancée en matière de santé des femmes, puisque l’endométriose serait reconnue comme une pathologie qui donne une incapacité au travail. Il y a aussi une certaine demande de la part des femmes, étudiantes ou salariées, d’avoir la possibilité de profiter de ce dispositif.

Des contraintes dans la mise en place

Cependant, sa mise en place peut être compliquée. La parole sur les menstruations et encore plus l’endométriose n’est pas encore tout à fait libérée, ce qui en fait un sujet encore délicat. Un article de Moka-care évoque également d’autres inconvénients : “En permettant aux personnes menstruées de prendre plus de congés, certains employeurs pourraient être tentés de moins recruter de femmes (qui sont déjà plus discriminées à l’embauche). Certains hommes pourraient aussi se sentir lésés de ne pas avoir accès à ce jour de congé supplémentaire.”

Il y a aussi la problématique du secret médical, puisque pour pouvoir bénéficier de ses congés, il faut faire part à son employeur de ses règles douloureuses ou de son endométriose.

 

Les congés menstruels sont bien partis pour s’installer en France et peut-être même plus largement en Europe. Ce dispositif permettrait aux femmes d’être plus flexibles dans leur vie professionnelle et de mettre en avant les différentes problématiques de santé auxquelles elles peuvent être confrontées.

Marie Pataux

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut