Un oeil sur l'UE

Partir travailler dans un autre pays européen : entre avantages et défis

partir travailler dans un pays européen

En 2023, 21% des jeunes européens ont déclaré avoir effectué au moins un stage dans un autre pays de l’UE selon l’Eurobaromètre contre 9% en 2013. Ces expériences à l’étranger augmentent leur employabilité, prouvant que la mobilité professionnelle est un atout de taille sur le marché du travail. Mais si partir travailler dans un autre pays européen offre de nombreux avantages, cela implique aussi des défis logistiques, financiers et personnels qui méritent d’être anticipés.

Les avantages de travailler à l’étranger

Un tremplin pour l’acquisition de compétences

Vivre et travailler dans un pays européen différent du sien permet d’améliorer ses compétences linguistiques de manière significative. Les jeunes qui travaillent à l’étranger acquièrent une aisance linguistique qui leur donne un avantage compétitif face aux autres candidats sur le marché du travail. En plus de la langue, ils développent des compétences transversales comme l’adaptabilité, la gestion du stress et la capacité à travailler avec des équipes multiculturelles, des qualités de plus en plus recherchées par les recruteurs.

Une meilleure insertion professionnelle

Une expérience internationale est un élément différenciant sur un CV. Les employeurs européens considèrent qu’un stage ou un emploi à l’étranger est un critère positif dans le recrutement. De plus, en 2023, selon l’Eurobaromètre, 68 % des jeunes ayant effectué un stage à l’étranger ont trouvé un emploi par la suite. Pour des jeunes à niveau d’études égal, ceux avec une expérience à l’étranger trouvent un emploi dans les 2,9 mois en moyenne contre 4,6 mois sans expérience à l’étranger. Le salaire est aussi plus avantageux avec environ de 200 € de plus en moyenne d’après une étude de l’Agence Erasmus+.

Des opportunités de carrière élargies

Travailler à l’étranger permet aussi d’accéder à un réseau professionnel plus large. Certains jeunes choisissent de rester dans leur pays d’accueil après leur expérience initiale, attirés par de meilleures perspectives salariales ou des conditions de travail plus favorables. En 2023, 39 % des jeunes ont signé un contrat avec le même employeur après avoir effectué un stage à l’étranger selon l’Eurobaromètre.

Les défis à relever

Obstacles logistiques et administratifs

Bien que la libre circulation facilite l’accès à l’emploi dans l’UE, certaines démarches restent complexes. L’inscription à la sécurité sociale locale, l’ouverture d’un compte bancaire et la compréhension des droits du travail varient selon les pays. En dehors de l’UE, notamment dans certains pays de l’espace Schengen comme la Suisse ou la Norvège, des permis de travail peuvent être requis, ce qui implique des démarches administratives plus lourdes.

Coût de la vie et logement

Le coût de la vie varie considérablement en Europe. Dans des villes comme Dublin, Stockholm ou Copenhague, le prix du logement est un facteur de stress important pour les jeunes expatriés. Les jeunes travailleurs européens consacrent une grande partie de leur salaire à leur logement, ce qui complique la gestion financière au quotidien.

Barrières culturelles et isolement

Déménager dans un nouveau pays implique de s’adapter à une culture différente, ce qui peut être un défi au quotidien. Les habitudes de travail, le rythme de vie et les relations sociales ne sont pas les mêmes partout en Europe. Les jeunes expatriés ressentent parfois un sentiment d’isolement durant leurs premiers mois à l’étranger.

Les ressources et aides disponibles

Les dispositifs européens d’accompagnement

L’Union européenne met en place plusieurs programmes pour encourager la mobilité des jeunes :

  • Erasmus+ : Ce programme ne se limite pas aux études. Il propose également des stages en entreprise dans un pays européen de 2 à 12 mois avec des aides financières pour couvrir une partie des frais de vie.
  • ALMA (Aim, Learn, Master, Achieve) : Destiné aux jeunes sans emploi ni formation, il leur permet d’acquérir une première expérience à l’étranger.
  • EURES (European Employment Services) et Eurodesk : Des structures qui informent sur les conditions de travail, les droits des travailleurs dans chaque pays et qui aident à trouver un emploi en Europe.

Les aides financières

  • Bourses Erasmus+ : Variables selon la destination et la durée du stage, elles aident à compenser le coût de la vie.
  • Initiatives nationales : Certains pays proposent des aides complémentaires (ex. : « Aide à la Mobilité Internationale » en France).

Le Permis Vacances-Travail (PVT)

Pour ceux qui souhaitent travailler tout en voyageant au-delà des frontières européennes, le PVT est une option intéressante. Il permet aux jeunes de 18 à 35 ans d’obtenir un visa temporaire pour travailler dans des pays comme le Canada, l’Australie ou le Japon. Les conditions varient selon les destinations, et plus d’informations sont disponibles sur le site officiel du ministère des Affaires étrangères.

Conclusion

Travailler à l’étranger en Europe offre des opportunités professionnelles et personnelles uniques, mais demande une préparation rigoureuse. Entre les compétences acquises, l’amélioration de l’employabilité et les défis à surmonter, cette expérience peut se transformer en un véritable tremplin pour la carrière professionnelle des jeunes. Une bonne anticipation des démarches et des aides disponibles est essentielle pour maximiser les bénéfices de cette mobilité professionnelle.

 

Manon Picot

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