Un oeil sur l'UE

Pourquoi la position de l’UE sur le conflit turco-grec est-elle si ambiguë ?

La mer Égée est secouée depuis l’année dernière par une nouvelle lutte entre la Grèce et la Turquie pour le contrôle d’îles qui recèlent des gisements de gaz ; l’accès au gaz est une chose dont la Turquie a cruellement besoin puisque la pandémie actuelle de Covid a entraîné l’augmentation du prix du gaz russe que la Turquie achète.

Face à cette crise, l’Union Européenne a pris le parti de la Grèce, officiellement parce qu’elle est membre de l’Union ; cependant, à ce stade, l’Union Européenne n’intervient pas et se contente de dénoncer les actions de la Turquie.

Alors pourquoi cette position ambiguë ?

Tout d’abord, la Turquie exerce une forte pression sur l’Europe concernant la crise migratoire. En effet, de par sa position stratégique, la Turquie a le pouvoir de contrôler le flux migratoire vers l’Europe et peut décider à tout moment d’ouvrir les routes de l’Europe aux migrants du Moyen-Orient, ce que l’Union Européenne veut absolument éviter.

Ensuite, la Turquie et la Grèce sont toutes deux des membres importants de l’OTAN et l’Union Européenne ne veut pas encourager un rapprochement trop important entre la Turquie et la Russie comme c’est le cas dans l’affaire syrienne.

La position de l’Europe à l’égard de la Turquie n’est cependant pas neutre, et elle a dénoncé à plusieurs reprises le manque de considération de la Turquie pour les droits des femmes. Ce n’est là qu’une des nombreuses raisons de la tension entre l’Europe et la Turquie.

Pour l’heure, la situation est au point mort et de nouveaux acteurs, comme la Russie, contribuent à rebattre les cartes.

Andy DESBERG

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut