Un an après la décision de la Cour constitutionnelle polonaise quant à l’avortement dans son pays, le Parlement européen réprouve la décision de la Pologne, exigeant de revoir leur législation.

Le 22 octobre 2020, le Tribunal constitutionnel de Pologne statuait que l’avortement n’était possible qu’en cas de viol, d’inceste, ou de risque grave pour la santé de la mère. La présence de malformations ou de maladies chez le foetus n’était plus un argument valable pour autoriser l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Une victoire pour les défenseurs du droit à la vie, mais pas aux yeux de tous.
En réponse, les eurodéputés, qui qualifient d’ « illégitime » cette interdiction, ont réitéré ce jeudi 11 novembre leur condamnation pour appeler le gouvernement polonais à revenir sur cette décision.
A l’heure actuelle, les citoyens polonais qui souhaitent procéder à une IVG doivent le faire clandestinement de façon très risquée, ou à l’étranger.
Cette loi anti-IVG, censée donner le droit de vivre à tous les enfants, a tué en septembre dernier une femme de 30 ans, Izabela, alors qu’elle était à l’hôpital. Enceinte de 22 semaines, après la rupture de la poche des eaux, et malgré des échographies qui montraient clairement de graves malformations chez le prématuré, les médecins ont refusé de pratiquer une IVG.
Ils ont attendu que l’enfant meurt pour entamer une césarienne, comme le veut la loi, mais la jeune femme n’a pas survécu à l’opération, victime d’un choc septique.
Cette tragédie a divisé la Pologne. Le gouvernement parle d’erreur médicale pendant que la famille de la victime blame le comportement des médecins à cause de cette nouvelle législation.
Pour montrer leur mécontentement, des milliers de personnes, principalement des femmes, ont manifesté devant le siège du Tribunal constitutionnel polonais, scandant leur slogan « Pas une de plus ! ».
Ces dernières semaines, les mouvements continuent dans les rues de Pologne, où l’on peut maintenant compter des dizaines de milliers de manifestants « Pro-UE ».
Ocar STAERMAN