Le 9 mai de chaque année, l’Union européenne célèbre la Journée de l’Europe en l’honneur de la déclaration Schuman de 1950, considérée comme l’un des actes fondateurs de l’Union européenne. Cette journée est l’occasion de rappeler l’histoire de l’Union européenne et de ses fondateurs, parmi lesquels se trouve le général de Gaulle.
Charles de Gaulle a joué un rôle clé dans la construction de l’Union européenne, mais son rapport avec l’Europe était plutôt ambigu. Dès les années 1920, de Gaulle était convaincu de la nécessité d’une Europe unie pour garantir la paix sur le continent. Cependant, il s’opposait à l’idée d’une Europe fédérale, qu’il considérait comme une menace pour la souveraineté nationale.
Lorsqu’il devient président de la République française en 1958, de Gaulle poursuit la politique européenne de la France, mais avec une vision différente de celle de ses prédécesseurs. Il souhaite une Europe des États, où chaque pays conserve sa souveraineté. Cette vision est à l’origine de la création de la Communauté économique européenne (CEE) en 1957, qui rassemble six pays fondateurs : l’Allemagne, la Belgique, la France, l’Italie, le Luxembourg et les Pays-Bas.
Pourtant, en 1963, de Gaulle s’oppose à l’entrée du Royaume-Uni dans la CEE, qu’il considère comme un allié des États-Unis et une menace pour l’indépendance européenne. Il dénonce également la suprématie de la Commission européenne et de la Cour de justice de l’Union européenne, qu’il juge contraires à l’esprit de la CEE.
Le départ du général de Gaulle de la présidence française en 1969 marque la fin de son influence sur l’Union européenne. Pourtant, son héritage est toujours présent dans les débats sur l’avenir de l’Europe. Sa vision d’une Europe des États a inspiré les partisans de la souveraineté nationale et de la subsidiarité, tandis que son opposition à la suprématie de la Commission européenne a trouvé un écho dans les critiques actuelles de la bureaucratie européenne.
En somme, le général de Gaulle a été un acteur clé de l’histoire de l’Union européenne, dont il a contribué à la création tout en exprimant des réserves quant à son évolution future. Son influence est encore perceptible aujourd’hui dans les débats sur l’avenir de l’Europe, et rappelle que la construction européenne est une question toujours ouverte.
A.R.