Lundi 16 Novembre, Les vingt-sept membres de l’Union Européenne votaient le texte d’adoption du futur budget communautaire européen contesté par la Pologne et la Hongrie qui ont opposé leur véto.
La mise en place d’un budget pour les 7 prochaines années
Tous les ans, le conseil de l’union européenne réunit les états membres afin de voter le budget de l’UE pour l’année suivante. Ce budget varie selon les années et doit rentrer dans les clous d’un budget communautaire pluriannuel voté tous les 7 ans. Sur la période 2014-2020, ce dernier représentait 908 milliards d’euros tandis que l’UE souhaite adopter un budget de 1090 milliards d’euros pour la période 2021-2027. Son adoption permettrait à la commission européenne d’obtenir les 750 milliards d’euros de prêts et subventions nécessaires pour mettre en place un plan de relance post-covid19 que l’UE souhaite mettre en place d’ici la fin de l’année.
Un véto inattendu
La Pologne et la Hongrie, vivement critiqués pour leurs dérives autoritaires, ont opposé leur véto lors du vote du budget pluriannuel de l’UE. Ce qui empêche la mise en place du budget communautaire nécessitant l’accord des vingt-sept états membres. Les pays souhaitant contribuer à ce budget et bénéficier plan de relance qui en découle doivent remplir certaines conditions parmi lesquelles on retrouve le respect de l’état de droit. Les 2 pays estiment que ce nouveau budget permettra à l’UE de réduire leur souveraineté notamment en termes d’immigration : “Si ce texte était adopté, il n’y aurait « plus d’obstacles à lier les états membres à des mécanismes communs de soutien à l’immigration » déclare Viktor Orban, premier ministre hongrois. Pour l’UE, c’est une manière de sanctionner les pays ne respectant pas la démocratie.
Un bras de fer inédit
À Bruxelles, l’incompréhension est de mise car ce budget communautaire permettrait à la Hongrie et à la Pologne de bénéficier respectivement de 133 milliards et 41 milliards d’euros. Les 2 pays refusent que le budget européen soit conditionné au respect de l’état de droit : tous 2 menant une politique de plus en plus autoritaire ne correspondant pas aux valeurs démocratiques de l’Europe. La Hongrie est régulièrement pointée du doigt par l’UE pour sa politique migratoire très stricte en plus d’avoir un premier ministre accusé de détournement de fonds publics. Quant à la Pologne, elle mène une politique ultra-conservatrice et euro-sceptique depuis la réélection de son président Andrzej Duda. Ce bras de fer met en pause la mise en place du plan de relance européen car l’accord doit être unanime pour être effectif. La Hongrie et la Pologne vont-ils obtenir gain de cause ?
Etienne Delattre