Emmanuel Macron prépare la présidence française du Conseil des ministres de l’Union européenne qui démarrera dans un an, en janvier 2022.
Une présidence tournante
Chaque pays de l’Union européenne préside à tour de rôle le Conseil de l’Union européenne pour une période de six mois. Après l’Allemagne, qui a assumé cette fonction de juillet à décembre 2020, le Portugal a pris la main pour le premier semestre 2021.
Avec le Parlement européen, le Conseil de l’UE est notamment chargé d’amender et d’adopter les lois proposées par la Commission européenne. Pour cela, le Conseil de l’UE réunit les ministres des États membres par domaines de compétence (Environnement, Agriculture, Finances, etc.).
Une première esquisse du projet
En déplacement à Bruxelles, le secrétaire d’État aux Affaires européennes, Clément Beaune, a présenté, mardi 12 janvier, une esquisse du projet de la France pour sa présidence de l’UE, en 2022. Selon lui, les réformes économiques et la recherche de souveraineté doivent s’accompagner d’un projet de mise en valeur de l’identité européenne. Il a expliqué que la présidence française s’articulerait autour de 3 mots-clés. D’abord le mot « relance », qui renvoie aux suites de la crise sanitaire mais aussi aux différents moyens de renouveler le logiciel économique de l’UE, notamment sur les sujets de la politique industrielle et des règles qui régissent la concurrence. En second, le mot « puissance », évoquant la notion de souveraineté européenne, défendue par le président français Emmanuel Macron, qui pourra se décliner en matière de technologie ou de défense, ou encore de diplomatie. Enfin, le troisième « appartenance », qui rapporte à la promotion de la civilisation européenne « dont on peut être fier », indique Clément Beaune. Ce dernier a ainsi mis en avant la volonté de l’UE de se montrer solidaire et démocratique dans sa gestion de la crise de la Covid, ce qui manifeste de la spécificité de l’Union.
La promotion de cette appartenance européenne passerait, selon le secrétaire d’État, par le renforcement de la mobilité dans le bloc, via les échanges étudiants et les déplacements d’artistes, mais aussi par la protection de la création européenne et par l’entente sur une réglementation européenne des grandes plateformes numériques.
Les autres sujets évoqués
Mercredi 13 janvier, le passage de la France à la présidence française de l’UE en 2022 était l’un des points à l’ordre du jour du séminaire gouvernemental. Chaque ministère a présenté son avis sur les priorités et les réformes à mettre en place. Trois grands thèmes ressortent : l’environnement, le régalien (fonctions politiques et administratives qui dépendent directement de l’État), le numérique. Plus concrètement, les sujets concernés sont la taxe carbone aux frontières et la fiscalité verte en général, la réforme du droit d’asile et le remaniement du règlement de Dublin qui fixe les règles en matière de migration. Enfin, pour le numérique, la taxe sur les géants d’Internet.
Un enjeu important pour Emmanuel Macron
La présidence de l’Union Européenne arrive à un moment stratégique pour le président français. Celle-ci démarre en effet quatre mois exactement avant le premier tour de la présidentielle française. L’entourage d’Emmanuel Macron croit qu’il pourrait obtenir des résultats positifs lors de sa présidence de l’UE. Beaucoup de ses projets ont déjà été lancés par la Commission européenne. Certains arriveront même à maturité l’an prochain, comme la réforme migratoire ou la taxe sur les Gafam. Enfin, Emmanuel Macron dispose d’un groupe au Parlement européen, le troisième en nombre de sièges, ce qui un élément positif supplémentaire pour le président français à la présidence de l’UE.
Dans un an, Emmanuel Macron présentera sa feuille de route pour la présidence française de l’Union européenne devant le Parlement européen.
Jeanne G