La fast fashion, un terme utilisé pour décrire les marques de l’industrie de la mode reposant sur un renouvellement ultra rapide de leurs collections. Souvent relevées comme de faible qualité, ces enseignes reposent sur l’ultra consommation en se basant sur les phénomènes de modes rapides. Mais cette méthode a un coût environnemental et sociétal.
Alors comment est traité ce sujet au sein de l’Union Européenne ? Quelles sont les lois autour de cette industrie ultra polluantes ?
Des conséquences écologiques: Selon l’Ademe, l’industrie du textile émet chaque année, plus de 4 milliards de tonnes de dioxyde de carbone, soit plus que le secteur aérien et maritime cumulés. Le textile est aussi énergivore en ressources hydrauliques et représente plus de 4% de la consommation d’eau douce dans le monde.
Le gâchis est aussi un impacte conséquent. Parfois représenté avec des décharges à ciel ouvert comme au Chili, où s’entassent des milliers de tonnes de vêtements, la fast fashion est estimée à 4 millions de tonnes de textiles jetés par an.
D’un point de vue social, la fast fashion entretien des conditions sociales précaires, voire alarmantes. Pointé du doigt par les ONG, comme bafouant les droits humains, les usines textiles sont basées dans des pays où les salarié·e·s ne sont pas encadré·e·s avec des salaires très faibles, des conditions difficiles et des horaires de travail à rallonge.
Il est difficile de ne pas se rappeler de la tragédie de l’usine textile Rana Plazza en 2013, où 1138 ouvrier·e·s ont perdu la vie suite à l’effondrement de l’immeuble dans lequel travaillaient les professionnel·le·s.
Majoritairement répondant à une demande des pays occidentaux, la fast fashion impact les pays plus pauvres. Ainsi, l’Europe cherche une issue à ce problème grandissant. Le 1er juin 2023, le parlement européen a adopté des recommandations visant à rendre l’habillement plus durable au sein de l’Union Européenne. Les députés estiment que les produits textiles vendus dans l’UE devraient être plus durables, plus faciles à réutiliser, à réparer et à recycler. Cette cause est notamment défendue par l’eurodéputé allemande Delara Burkhardt. “Si nous laissons le marché s’autoréguler, nous laissons la porte ouverte à un modèle de « fast fashion » qui exploite les individus et les ressources de la planète. L’UE doit obliger légalement les fabricants et les grandes entreprises de mode à opérer de manière plus durable. Les personnes et la planète sont plus importants que les profits de l’industrie textile.”.
Cependant, selon de nombreuses ONG, cette initiative est insuffisante, aurait été fortement influencée par de nombreux lobbies du secteur privé. Elles mettent en lumière la suppression de nombreuses propositions clés permettant de fixer des limites plus claires et effectives aux entreprises. Le secteur est affaibli concernant le secteur financier du textile et la responsabilité civile des entreprises.
“Des lacunes inacceptables pour les personnes et communautés affectées, alors que les violations des droits humains et les dommages environnementaux causés par les activités des multinationales ne cessent de se multiplier”, pour les signataires.
Si les propositions d’encadrement de la fast fashion au sein de l’Union Européenne avancent, il est certain que celles-ci ne fassent pas l’unanimité en termes d’attentes.
Alice Delanoë.
Sources :
https://fr.euronews.com/culture/2023/08/07/la-fin-de-la-mode-rapide-lue-lespere