Lundi dernier, un accord de cessez-le-feu actant la défaite de l’Arménie a été signé par les 2 pays dans la région du Haut-Karabakh. Ce dernier met fin à 6 semaines de conflit armé.
Pourquoi les 2 pays se sont-ils affrontés ?
Les tensions qui règnent entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie ne datent pas d’hier. Ces 2 pays situés à la frontière entre l’Europe et l’Asie rejoignent l’URSS en 1920. Staline décide alors que le Haut-Karabakh, une région principalement peuplée d’arméniens chrétiens, sera rattaché à l’Azerbaïdjan, un pays majoritairement musulman. Suite à la chute de l’URSS en 1991, l’Azerbaïdjan et l’Arménie proclament leur indépendance tout comme le Haut-Karabakh qui s’est auto proclamé “république du Haut-Karabakh » encore aujourd’hui non reconnu par l’ONU. Des conflits provoquant la mort de 30 000 personnes ont alors éclaté entre 1992 et 1994,. Ce qui entraîna l’annexion du Haut Karabakh par l’Arménie. Depuis, les tensions s’étaient apaisées jusqu’au 27 septembre 2020, date à laquelle l’Azerbaïdjan et l’Arménie ont décidé de mobiliser leurs armées pour se disputer le territoire du Haut-Karabakh.
Qui sont les gagnants ?
Grâce à une armée redoutable et des moyens financiers conséquents, l’Azerbaïdjan sort vainqueur du conflit et obtient une grande partie du Haut-Karabakh. La Russie a tiré son épingle du jeu en agissant comme le véritable arbitre du conflit et en soutenant l’Azerbaïdjan, un de ses partenaires commerciaux privilégiés. Améliorer les relations avec l’Azerbaïdjan est primordial pour la Russie qui souhaite surtout atténuer l’influence de la Turquie qui a massivement soutenu l’Azerbaïdjan durant le conflit. La Turquie est d’ailleurs l’autre gagnante car l’accord de cessez-le-feu prévoit la création d’une route directe entre la Turquie et l’Azerbaïdjan, qui permettra aux deux pays d’intensifier leurs relations économiques et diplomatiques.
La France et l’Europe dans tout ça ?
Mardi 10 Novembre, Emmanuel Macron a déclaré souhaiter “un règlement politique durable préservant les intérêts de l’Arménie”. Bien qu’historiquement proche de l’Arménie, l’inaction de la France dans le conflit est pointée du doigt par les arméniens. Dans un contexte géopolitique complexe, la France, en conflit diplomatique avec la Turquie d’Erdogan, n’a semble-t-il pas eu son mot à dire. Quant à l’UE, elle a été spectatrice du conflit et voit l’influence de la Russie et de la Turquie s’étendre.
Etienne Delattre