Un oeil sur l'UE

L’Union européenne en Arctique ?

L’UE ambitionne depuis plusieurs années de devenir observateur permanent au Conseil de l’Arctique. Pour cela, l’Union est en train de changer de stratégie.

L’importance géopolitique de l’Arctique

En juillet 2020 déjà, la Commission européenne et le Service européen pour l’action extérieure avaient lancé une consultation publique sur le sujet de l’Arctique. L’objet de celle-ci était de « mener une large réflexion sur la politique arctique de l’UE face aux nouveaux défis et perspectives dans la région, notamment sur [ses]ambitions dans le cadre du pacte vert pour l’Europe » (voir article pacte vert).

Josep Borell, haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères et la sécurité, avait alors expliqué : « l’Arctique est une frontière qui évolue rapidement dans les relations internationales. Le changement climatique modifie la région de façon spectaculaire et renforce son importance géopolitique, et plusieurs acteurs entrevoient de nouvelles perspectives économiques et stratégiques dans le Grand Nord ».

Les questions relatives à l’Arctique couvrent un large éventail de problèmes : changement climatique systémique, augmentation de la pression environnementale, conséquences de la fonte des glaces dont les dommages aux infrastructures, défis socio-économiques, question de sûreté et de sécurité, géopolitique. De plus en plus de pays s’intéressent à l’Arctique pour des raisons économiques et commerciales. Ils sont attirés par un accès à ses ressources naturelles et par l’ouverture de la voie maritime du passage du Nord-Est. Des recherches scientifiques ont révélé que le sous-sol est riche en minerais divers et en terres rares, et le réchauffement climatique facilite l’accès à ces ressources naturelles. Enfin, en plus des enjeux géostratégiques et militaires, la pêche constitue un autre enjeu important de la zone arctique.

Un rêve d’implantation

Le Conseil de l’Arctique est une instance gouvernementale de haut niveau, à présidence tournante, qui a pour but de promouvoir les aspects environnementaux, économiques et sociaux du développement durable dans la région de l’Arctique. Il regroupe huit États riverains des régions arctiques (le Canada, le Danemark, les États-Unis, la Finlande, l’Islande, la Norvège, la Russie, et la Suède), sept organisations représentant les peuples autochtones, douze États dits observateurs, qui peuvent assister aux débats mais non pas le droit de voter, et vingt organisations gouvernementales ou non, également observatrices.

L’UE a pour objectif de consolider ses positions dans le Grand Nord et d’acquérir un statut digne de ses ambitions grandissantes au sein du Conseil de l’Arctique. Obtenir ce statut tant convoité d’observateur permanent permettrait à Bruxelles de s’afficher comme un acteur clé dans la zone.

Cela fait maintenant 7 ans que l’Union européenne poursuit cet objectif. Elle ne le reconnaît pas officiellement mais elle commence à réajuster sa stratégie. Cela se devine grâce à une campagne de communication d’envergure lancée cette année autour de cette question. Cette stratégie s’articule en trois étapes. L’UE a tout d’abord changé d’ambassadeur pour l’Arctique avec la nomination de Michael Mann en avril 2020. Ensuite, elle a tenu du 21 juin au 10 novembre 2020 une consultation publique sur les questions relatives à l’Arctique. Enfin, la politique arctique de l’UE a été diffusée grâce aux efforts du corps diplomatique européen.

L’Union européenne met donc tout en œuvre pour obtenir ce statut d’observateur permanent au sein de cette institution fondamentale qu’est le Conseil de l’Arctique.

Jeanne G

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